Chapitre 05 – L’histoire d’une servante, nommé Sarubia
par RuyiCe chapitre vous est présenté par la Dragonfly S. :
• Traductrice : Ruyi
• Correctrice : Ruyi
« … Puis-je savoir pourquoi ? »
« Pourquoi ? Eh bien, parce que vous êtes beau. »
« Juste pour ça ? »
« Y a-t-il un privilège plus précieux que d’embrasser un bel homme ? » , dit Sarubia en gloussant.
« Alors, allez-vous me rendre la pareille avec un baiser ? » , ajouta-t-elle en taquinant Rufus.
« Je ne m’attendais pas à ce que tu me fasses ce genre de demande », répondit Rufus honnêtement.
« Au départ, je n’avais même pas l’intention de faire une telle demande. »
« Eh bien, maintenant que c’est fait, soyez juste reconnaissant d’avoir un beau visage. »
La servante sourit en s’approchant de Rufus. Elle étendit les bras et les posa autour de ses épaules.
Au début, Rufus ne réalisa pas ce qui se passait. Cependant, la sensation de leurs lèvres qui se touchaient et de leurs souffles qui se mêlaient était à la fois étrange et troublante, et il ne put s’empêcher d’y penser.
« C’était quoi, ça ? »
Rufus fut déconcerté par l’attitude inhabituelle de Sarubia.
Sa tête tournait légèrement. Le visage de la jeune femme, auquel il n’avait pas prêté beaucoup d’attention auparavant, restait gravé dans son esprit, tout comme ses yeux, qu’il remarquait vraiment pour la première fois, clos à cet instant.
Puis, poussé par une pulsion, triviale et mesquine…
Au vu de sa destinée, on allait le jeter sur le champ de bataille ; il serait arraché à ses proches, réduit à une simple pièce sur l’échiquier. Rufus était sur le point de tout perdre.
Alors.
Pourquoi ne pas être un peu égoïste, juste pour une fois ?
Juste un peu, rien qu’un tout petit peu plus.
Serait-ce si mal de s’accrocher à cette femme ?
Il savait que même envisager une telle chose était d’une discourtoisie* immense envers elle. Néanmoins, Rufus ne pouvait réprimer cette pulsion.
(N/T : La « discourtoisie » désigne un manque de politesse ou de respect envers quelqu’un. C’est l’opposé de la courtoisie qui implique des manières respectueuses. Dans le texte, Rufus ressent que ses pensées pour Sarubia pourraient être inappropriées ou impolies.)
Le petit corps qu’il étreignait semblait déraisonnablement chaud.
Très bien. Mais sache que c’est toi qui as commencé.
Sans hésiter, Rufus enlaça la servante. Puis, il se pencha vers elle et lui donna un baiser passionné.
Sarubia, surprise par ce geste soudain, resta figée quelques instants. Mais bien vite, elle posa sa main sur sa poitrine et se rapprocha de lui.
C’était leur première fois. Ils étaient inexpérimentés, maladroits, et mal à l’aise avec ce qu’ils faisaient.
Et pourtant, ils ne pouvaient pas s’arrêter.
Le souffle chaud de Rufus, sa fougue, leurs caresses et leurs gestes hésitants.
Sarubia accepta tout cela sans un mot.
Ce n’est que lorsqu’ils furent à bout de souffle que Rufus la relâcha enfin.
« Vous n’êtes vraiment pas doué pour ça, commenta Sarubia, essoufflée, provoquant un rougissement involontaire chez Rufus. »
« Ne te moque pas de moi. »
« Il va falloir vous améliorer. Votre future épouse pourrait être déçue, vous savez. »
« … »
Rufus la fixa sans répondre.
Que devait-il faire, maintenant ?
C’était un acte impulsif, mais en reprenant ses esprits, il ressentit un mélange de responsabilité et de culpabilité. Une part de lui le retenait, réticente à la laisser derrière.
« Vous envisagez de m’épouser juste parce que nous avons échangé un baiser passionné ? » Sarubia le taquina alors qu’il restait planté là, bêtement.
« P-Pas du tout. » bafouilla Rufus, visiblement gêné, ce qui fit éclater Sarubia de rire.
« Vous êtes mignon. Innocent aussi. Quel âge avez-vous -tu ? »
« Je suis probablement plus âgé que toi. »
« Hmm, vous en avez sûrement l’air » , dit-elle avec un sourire espiègle, en replaçant ses cheveux ébouriffés d’un geste décontracté, tout en fredonnant une mélodie.
« Si je devais mourir, je deviendrais une simple goutte de pluie pour essuyer tes larmes. »
Sa voix, chantante et mélodieuse, portait cependant une étrange mélancolie.
« Quelle chanson est-ce ? » , demanda Rufus, attentif à sa mélodie.
« C’est une berceuse. »
« Tu en es sûre ? »
Les paroles disaient « Si je devais mourir ». Quels parents chanteraient une telle chanson à leur enfant ? C’était un peu étrange, et Rufus fronça inconsciemment les sourcils. Mais Sarubia ne semblait pas s’en soucier.
« Je dois retourner travailler maintenant. Ce fut un plaisir de vous rencontrer. »
Elle s’inclina poliment devant Rufus après avoir terminé sa chanson.
« J’espère que vous survivrez jusqu’à la fin. »
Puis, calmement, elle s’éloigna. Rufus ne la suivit pas.
Un noble déchu et une simple servante du palais de la princesse. Rien ne les reliait vraiment. Ce n’était qu’une rencontre éphémère, comme un rêve lors d’une nuit d’été.
Seul, Rufus fixa longuement l’endroit où elle avait disparu.
— Sarubia.
Il se répéta ce nom, le laissant résonner longtemps en lui.
Étrange.
Une femme étrange.
Il n’y avait rien d’autre à dire que cela.
Étrange, étrange, si étrange.
« … Maintenant que j’y pense. »
Elle n’avait même pas demandé son nom.
Pourquoi n’avait-elle pas demandé son nom ? Avec une pointe de déception, une douleur s’éveilla doucement en lui, et une émotion nouvelle vint germer dans un coin de son cœur.
Note de Ruyi :
Voici donc la fin du premier chapitre. Qu’avez-vous pensé de leur première rencontre ? Pensez-vous que Rufus triomphera, et si c’est le cas, vers qui se tournera-t-il… Sarubia, une simple servante, ou la princesse Sordide ?
Vous le découvrirez dans le deuxième chapitre. Celui-ce fera au moins 30. En tout cas, j’ai du pain sur la planche, haha.
À très bientôt pour la suite !
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・.ʚ Voici la fin du chapitre 1 : L’histoire d’une servante, nommé Sarubia ɞ .・
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